mercredi 29 juillet 2009

De la Georgie a la Hongrie, il n'y a qu'un mois...

Ca faisait longtemps, donc...

...preparez-vous a consacrer plus que dix minutes pour le texte qui va suivre, car il sera long... Je recommence la ou mon aventure en solo a debute, c'est a dire il y a pres d'un mois... Le style de redaction est sans doute fort different de celui d'avant, c'est normal puisque maintenant je fais vraiment comme il me chante. Si vous trouvez le texte trop trop long, je l'ai divise en chapitres par pays. C'est parti !


Georgie

En quittant Francois et Gael le 2 juillet, je savais que j'allais devoir mener une course poursuite si je ne voulais pas me faire rattraper et vraiment pouvoir voyager seul. Mais ca c'est un peu mal passe, j'ai trop force pendant 4 jours, et resultat des courses j'ai attrapé une petite tendignite au talon droit et un probleme de cartilage au genou gauche.
Arrives a trois a Tbilissi, j'ai du laisser repartir les 2 fougueux pour aller a l'hopital ou on m'a conseille de me reposer 10 jours, avec massages et anti-douleurs. Dur-dur, mais c'etait ca ou risquer de rester bloque dans un endroit pas top. Du coup, j'ai decide d'aller prendre soin de mes petites articulations souffrantes dans les montagnes georgiennes. Deux Israeliens rencontres dans la guest house de Tbilissi m'ont renseigne une auberge avec pension complete a Kazbegi, a 5 km de l'Ossetie du Sud. Le chemin pour y arriver est magnifique : la Georgie est un pays tres vert et tres montagneux (vous avez pu le voir sur les photos...). Les forets s'accrochent aux versants et laissent la place dans le bas des pentes a des coulees d'herbe qui sétendent jusqu'au pied des montagnes. Tout le long de la route, les vallees s'enchainent et le trajet est rythme par les tables des petits commercants au-dessus desquelles sechent des rangees de saucisses artisanales.
Kazbegi est au creux d'une etroite vallee. La place du village est arrosee de milliers de flocons d'arbres, et on peut lire sur une indication routiere que Vladikavkaz, capitale de l'Ossetie du Sud, est a 40 km. Nazi, la patronne de la guest house, est une femme vraiment sympa. Elle est aux petits soins pour ¨son¨ malade, et je ne bouge pas d'un poil de la journee. Le premier soir, on fete avec les autres backpackers et des gens du villages l'anniversaire de Gabriel, un trekkeur suisse de 25 ans. Grosse grosse fete qui m'empeche de bouger de la le lendemain.

Mais deux jours, c'est assez. Je decide de rejoindre Istanbul aussi vite que possible pour ne pas perdre trop des jours qui me restent a rouler.
Retour donc a Tbilissi, achat d'un rechaud et d'une carte couvrant le trajet d'Istanbul a Budapest, derniere nuit confortable... Le lendemain a 11heures, j'embarque pour la Turquie, avec au programme 27 heures de car. Heureusement, j'ai un couchsurfing la-bas, je ne me tracasse pas pour savoir ce que je fais en arrivant. Le voyage aurait pu etre expedie en une ligne si rien de marrant ne s'était passe. Ce ne fut pas le cas. Le premier ¨incident¨ s'est passe a la frontiere. En fait, j´etais persuade que les residents de l'U.E. ne devaient pas avoir de visa. J'arrive donc tout confiant a la douane, mais la on m'annonce la nouvelle : ¨Vous devez acheter un visa. C'est 20 dollars.¨ Malheureusement pour moi, je n'ai plus de dollars. Pas plus que des liras turcs, a ne pas confondre avec les laris georgiens qui faisaient eux aussi cruellement defaut. Le flic me dit alors : ¨ Problem ! No money, no visa, no Turkey !¨ Mais le gars est sympa. Je lui explique mon histoire, et il me propose un deal : il y a un Bancontact dans le premier village a 5 km. Il garde mon passeport et me laisse y aller. Comme il sait que je n'ai pas le choix, il me fait monter dans un bus sans me demander mon avis et me dit : ¨ My name is Shakir, don't forget !¨ Et le bus demarre. Personne de mon car ne sait que je suis parti, et j'avais remarqué aux haltes precedentes que la peu sympathique hotesse recomptait les passagers APRES le depart... La, c'est le stress. Je suis deja passe le dernier a la douane ( Les flics ont tique parce que mon passeport avait l'air bizarre. C'etait normal, un policier ouzbek en avait arrache la page de securite lors d'un controle. Ceci dit, le passeport avait quand meme passe tous les controles precedents...) et j'ai donc deja du retard sur les autres passagers. Je rentre sur le territoire turc sans documents...


Turquie

... Au village, je cours jusqu'au Bancontact, retire, puis me precipite en sens inverse. Mais la, pas de voitures pour me charger jusqu'a la frontiere. J'enleve mes sandales qui me genent et me mets a courir. Pas top pour les articulations qui me le font bien sentir. Heureusement, la 5eme voiture m'embarque. Retour au poste, recherche de Shakir, controle de passeport, achat de visa, nouveau controle de passeport et tampon. J'arrive, le bus part. Ouf !
Pendant la nuit, deux pneus sont creves consecutivement. Pas besoin de le mentionner normalement, sauf que ces problemes vont avoir une incidence sur la suite. En fait, pour reparer, les chauffeurs prendront en tout trois heures. Du coup, alors que nous devions arriver dans la capitale turque vers 14 heures, nous arrivons a 17h, dans une petite gare perdue de la ville. Le temps de decharger les bagages, nous sommes en heure de pointe. Nous sommes au Nord de la ville. Mon contact, lui, habite au Sud. Et Istanbul, c'est grand ! Tres grand ! Kadikoy, le quartier ou je dois me rendre, est a 40 km de la (dixit un flic, un passant et un taximan). Et Istanbul sans plan de la ville, ca veut dire prendre les grands axes. Des autoroutes. Que des autoroutes... Je suis la, sur mon velo, sans bande d'arret d'urgence ou je pourrais rouler en securite ; les voitures me frolent a 30, 20 cm, a 120km/h... Il fait chaud, je n'ai pas de carte, je pete un plomb. Je sors a l'embranchement qui suit et prends un taxi. Kadikoy, c'est 25 euros, et j'aurais du payer la meme chose le lendemain pour aller a la gare pour sortir de la ville. De la ou je me trouve, la gare internationale est a 7,5 euros le trajet. C'est decide, je me barre. Velo sur le toit que j'agrippe tant que je peux, on y est en 15 minutes. Le chauffeur me demande le double du prix, je pense que je lui aurais donne deux fois plus encore s'il me l'avait demande. Tout pour quitter cette ville... Dans la gare, je cherche une agence qui part pour la Bulgarie, j'entre, demande le premier car pour le pays, n'importe ou. Le gars me dit :
- ¨ Now, for Sofia ! ¨
- ¨ Now ? ¨
- ¨ Yes, five minutes ! ¨
Trois heures et deux photos apres etre arrive a Istanbul, j'en etais parti.

Avec quelques jours de recul, voila comment j'explique cette fuite : fatigue du car, trop de gens, trop de voitures, trop de constructions. J'ai ete etouffe par l'immensite de cette ville, j'ai panique. Exactement la meme chose que quand nous sommes arrives a Delhi avec Gael, sauf que la je ne pouvais pas partir. Mais l'operation s'est revelee etre un bon choix. Sofia est une petite capitale sans reelle envergure internationale, sans buildings immenses, sans autoroutes dans le centre, avec de la verdure... Elle me convient beaucoup mieux. Et surtout, ca me permet de rouler a mon aise, avec 900 km a faire en deux semaines, en Europe.

Bulgarie

Arrivee a Sofia a 5:30 AM. Sans plan, sans adresse. Heureusement, le centre est facile a rejoindre. Il ne me reste qu'a trouver un cyber-cafe et degotter une guest house pas chere. Mais a cette heure-la, tout est encore ferme. Dans le centre, je crois une backpacker anglais qui me renseigne un hotel dans la rue. Je passe l'allee au crible, mais rien. Je tourne un peu autour, trouve un cyber qui ouvre exceptionnellement tard ce jourd'hui et decide de prendre mon mal en patience. Sur le banc a cote duquel je me trouve, un gars attend aussi. J'ouvre la conversation, et de fil en aiguille, j'apprends qu'il est chanteur de profession. Il a une vingtaine d'albums a son actif et se revele tres sympa ( http://deyan-nedelchev.com/ - Vous trouverez meme des fans belges dans le guestbook ;-) Il m'aide a trouver une auberge dans laquelle je reste deux jours en attendant que le tendon se refasse. Le 16, je repars. Des fourmis dans les jambes et pas envie de perdre plus de temps. Les nerfs sont encore tendus, mais on verra, je roulerai lentement.
En quittant Sofia, la route est bonne. Macadam, forets, petits villages perdus, j'ai du plaisir a voir encore quelques chevaux tirant des charrettes, et me dire que meme si la Bulgarie est dans l'U.E., l'exotisme fait toujours partie du voyage.
Mais a 80 km de la capitale, le premier souci mecanique important depuis le depart survient. Apres avoir devalle une pente d'une dizaine de kilometres et mange quelques vilaines bosses, le moyeu arriere lache. Le velo freine d'un coup.
Je m'arrete au milieu du village, cherche le probleme en esperant que ca vienne des freins ou du garde-boue. Mais non, ce sont bien les roulements qui ont lache. Lors de la separation, ce n'est pas moi qui ai herite des cles pour reparer ca, et de toute maniere je n'ai pas de roulements de rechange. Apres avoir bien peste contre la poisse qui commence a me coller serieusement, j'apprends que le magasin de velo le plus proche est a 30 km. Il est deja 5h30, j'arriverai trop tard. Je rejoins cependant la ville de Montana le soir-meme, avec la roue serree. Le camping indique sur la carte n'existant plus, je passe la nuit dans une decharge publique apres 120km et un repas plus que frugal. Pas le moral... La nuit est agitee, des jeunes tournent autour de la tente, je dors peu. Le matin, pas de pain, oublie d'en acheter la veille. Dejeuner aux biscuits. Pas le moral...
Mais a 11h 30, mon vélo est réparé. La cassette a été remplacée et je repars apres m'etre acquitte de la modique somme de 8,50euros... Et la route reprend, dans les paysages vallonnés pleins de forets. Ce qui choque ici c'est la torpeur des villages. Ils se font traverser sans que rien n'y bouge. A peine si on croise l'une ou l'autre vieille assise sur un banc qui regarde passer le vent. Le soir, camping a cote d'un musee de campagne perdu au milieu de nulle part, et essai de pates aux sardines... Vivement deconseille... Vers 17h30 le lendemain, je passe la frontiere avec la Roumanie.

Roumanie

Le passage d'un pays a l'autre n'est pas celui auquel je m'attendais. En fait ici, il ný a pas de pont. La traversee du Danube se fait en ferry, ou plutot en ¨bac¨, une plateforme qui fait des aller-retour d'une rive a l'autre, sur laquelle s'alignent deux rangees de voitures et de camions. J'ai eu peur de payer chere ma traversee, mais je ne dois finalement debourser que mes 5 drniers dollars. Tout compte fait, c'est beaucoup plus marrant comme ca...
Si on aime les routes cabossees et les bleds perdus bien authentiques, la Roumanie c'est le paradis. Je le savais avant de venir ici (camp pio 2007), c'est pour ca que j'ai prefere passer par ici que par la Serbie. Des que j'y rentre, je retrouve ce qui m'avait plu lors du premier voyage. Les paysans, les villages aux routes en gravier qui s'etendent autour route principale goudronnee, la chaleur des gens. Je passe la premiere nuit dans le jardin d'une eglise orthodoxe. Le pope sent la vinasse, les deux filles de 15 ans rient sans arret en me regardant, et je sens qu'il sera bientot temps de faire une lessive et de prendre une bonne douche... D'autant plus quand le pope revient avec un essuie...
Le matin, reveil aux cloches vers 7 heures. Eh oui, on est dimanche et ici pas de grasses mat'. Depart vers 9 heures pour rejoindre les Carpates meridionnales, un petit massif montagneux qui promet bien du plaisir !

L'annee passee, j'ai eu l'occasion d'assister a une conference donnee pas l'ex-vice-president d'Attac France sur l'agriculture en Europe. Il avait parle de la Roumanie. Depuis quelques annes, et plus encore depuis sa demande d'adhesion a l'U.E., les espaces cultivables du pays sont rachetes pour une bouchee de pain par de grandes firmes agro-alimentaires francaises, depouillant ainsi les paysans de leurs biens et les transformant en ouvriers agricoles. La moissonneuse-batteuse a donc desormais remplace la faux et la charrette, les champs ont ete regroupes, et les monocultures intensives s'etendent a perte de vue, sillonnees par d'enormes machines metalliques denuees de tout charme. Heureusement pour les voyageurs comme moi, certains irreductibles (probablement regroupes en cooperatives) semblent resister a ce phenomene. Et il n'est pas rare de croiser des champs mal delimites, ou s'alternent les couleurs des tournesols, du mais et du ble.

Cette deuxieme journee roumaine est neanmoins tres sympathique. Champs colores a perte de vue et petites routes sinueuses mal en point sur lesquelles il m'arrive de passer des heures sans voir personne. A la tombee du jour, les paysages se sont étoffés de forets et les Carpates se decoupent de plus en plus clairement dans l'horizon. Je suis accueilli dans une famille d'agriculteurs, qui me permettent de camper dans leur propriete. Aurel, le chef de famille, me raconte en allemand (langue que je n'ai plus pratiquee depuis 9 ans mais qui revient plus facilement que ce que l'on croit... ) qu'il a travaille en Allemagne dans une usine Levi's et que c'est cet argent qui lui a permis d'acheter ses terres et ses deux tracteurs. Il a maintenant une grande propriete, deux jeunes enfant, et le coeur sur la main. Ma tente nést pas encore montee qu'il arrive avec un demi pain et du poulet. Deux semaines que je n'avais plus mange de viande, ca restera un souvenir tellement c'etait bon...
Avant d'aller dormir, toute la famille vient me saluer. de l'autre cote de la cloture, des jeunes se chamaillent.
- ¨Tzigana !¨ - La grand-mere lache le mot brutalement. Sans que j'aie rien dit, Aurel croit necessaire de me rassurer : il a trois chiens dans la propriete, je n'ai rien a craindre de ces gens. Puis il coupe court a la conversation, et tout le monde va dormir. Moi au contraire, j'aimerais vous en toucher un mot, de ces ¨Rom's¨, parce qu'ils font bien partie de ce pays et leur presence se ressent parfois tres fort lorsqu'on traverse un village, meme si ils ne s'y trouvent pas.
J'ai pu parler des Tziganes avec Andrei, un etudiant roumain en sociologie qui m'a raconte leur histoire dans les grandes lignes et explique les problemes vecus ici.
D'apres lui, les Tziganes sont arrives en Roumanie aux X et XIemes siecles.Ils ont directement ete reduits en esclavage par les seigneurs de l'epoque, et ont du travailler dans les mines et les champs. Au XIXeme siecle, le souverain de Roumanie les a tous affranchis. Quelques-uns ont profite de leur connaissance des mines pour sénrichir, d'autres ont commence a travailler comme artisans ou ouvriers agricoles, mais la plupart sén est retournee a la vie nomade d'antan et (sic) ¨certains ont choisi la vie facile de voleurs¨.
Les Roms posent de reels problemes, car ils ont un mode de vie, des coutumes et des traditions completement differents des Roumains. Les filles vont a l'ecole jusque 12-13 ans, age ou elles sont souvent mariees, les garcons jusque 15, ¨pour avoir leur permis de conduire¨. Il n'est pas rare que les filles donnent naissance a un enfant directement apres avoir quitte l'ecole (origine du traffic d'enfants roumains apres l'effondrement du bloc sovietique). En raison de ce manque d´éducation, les Gitans ont la reputation d'etre stupides. Ils n'auraient que 3000 mots de vocabulaire dans leur langue et aucune tradition ecrite...
Comme beaucoup de gens le savent, leurs clans sont tres soudes, et tellement fermes quíls refusent toute aide exterieure. Andrei m'a dit tres clairement : ¨Nous ne savons pas comment resoudre ce probleme. L'Europe nous demande de le faire, mais eux ne veulent rien de nous.¨
Une des consequences visibles de ces incomprehensions entre les deux communautes, ce sont les murs devant les maisons roumaines, par exemple, ou les chiens qui gueulent dans tous les jardins. J'ai moi-meme fait les frais de cette mesentente. J'ai d'abord bien fait rire un groupe de jeunes qui se demandaient comment je pouvais choisir de vivre comme un gitan, puis on a hesite a me servir dans un magasin ou le mot ¨Tzigana¨ a fuse deux fois en me regardant avant que je ne sorte mon argent.

Mais revenons-en a la famille. Avant de repartir, j'ai eu droit a un gros dejeuner et a un bloc de fromage-maison pour le trajet. La route de cette journee est une des plus belles de ce voyage, bien que peut-etre la plus difficile. Au menu, 1700 metres de denivele etalles sur a peine 34 km. Apres 16 km, des travaux bloquent toute circulation, et les 18 bornes qui relient le sommet se font sur une route completement degradee. Grosses pierres, ornieres profondes, pente a 10 %, je ne cesse de me repeter en grimpant sous un soleil de plomb : ¨J'vais crever ! C'est trop de la tuerie !¨ Je m'arrete frequemment pour reprendre mon souffle et admirer les vallees et les paysages qui m'entourent. Je ne croise que 2 Dacia 4x4, trois motos-touristes et 3 jeeps de Polonais en trois heures d'ascension sur cette piste. A 5heures, c'est le sommet. Il y fait bien froid, mais le spectacle des montagnes est grandiose. Je suis a cet instant veritablement seul au monde ! Un moment de joie euphorisant, grandifiant, unique... Pas une voiture, pas une maison, pas un berger a lorizon. Seul.
Sur ma gauche, une etendue d'herbe toute plane occupee par deux gros corbeaux. Plus loin et en face de moi, quelques sommets. A ma droite, c'est la vallee, avec un petit lac et des rochers envahis par la mousse et l'herbe. Si j'avais eu suffisamment de vivres, j'aurais bien dormi la quelques jours, mais ce n'etait pas le cas. Je commence donc la descente calmement, a du 10 a l'heure pour profiter a fond de l'endroit. Puis la route ¨normale¨ reprend. Je ne traine pas car des ours noirs et des loups peuplent les forets que je traverse. Je dois donc rejoindre un endroit habite pour ne pas prendre de risque, ou du moins eviter une nuit dans ce lieu, qui serait cependant plus stressante que dangereuse...
Apres la traversee d'une riviere dont l'eau envahit ma sacoche-bouffe, je tombe sur un camp de scouts roumains... co-dirige par un Belge.
¨Domnul Luc¨ (¨Monsieur Luc¨ en roumain, alias Luc Francois), comme il aime se faire appeler ici, est representant pour la Roumanie et la Moldavie de l'Union Francophone des Belges a l'Etranger. Fier de ses 18 ans d'armee et du role qu'il joue ici, il tente d'aider a restructurer le mouvement scout roumain. Il me rappelle que nous sommes le 21 juillet en me souhaitant une bonne fete et en m'offrant un drapeau belge.
Sympa, petit gaillard tout sec, dents en moins et bon accent ardennais, il est en uniforme scout impeccable avec un couteau militaire a la ceinture. Il me presente au grand chef qui me propose de planter ma tente dans le camp. Soiree autour du feu avec les plus ages, tres sympa, tellement que je les accompagne le lendemain pour aller boire un verre a la ¨cabana¨ du coin. Depart sur le tard, avec un nouveau col a 1664 m puis une longue, tres longue descente de 64 km pour arriver a Alba Iulia, une ville ou personne ne voudra m'heberger (pour une fois...) et ou je dors dans un fosse en bord de route.
Deux jours plus tard, rencontre avec Philippe, un Francais de Valenciennes qui barbote au bord d'une riviere avec ses marmots et son epouse roumaine. Aprem´ en leur compagnie avec leurs amis, grosse bouffe... Le lendemain, je passe en Hongrie.

Hongrie

Le passage de frontiere est une nouvelle fois revelateur. C'est le premier des 12 pays ou on ne me souhaite pas la bienvenue. Les gens ne repondent pas a mes questions quand je demande mon chemin, on m'ignore, on me nie comme c'est pas permis... La Hongrie est un pays de cultures. Des champs a perte de vue. Des lignes droites immenses, un relief absent, des routes sans bosses, des petites villes espacees d'une trentaine de kilometres a chaque fois, et pas de villages entre. Les maisons sont cachees par de hautes barricades, murets, barruieres avec fils barbeles... Je sens que je ne suis pas le bienvenu et c'est penible de rouler a velo dans ce decors... Quand je decouvre ca, je sais que j'ai deux jours d'avance sur le programme, et je rale a mort de ne pas avoir profite de deux jours de plus en Roumanie. Heureusement, les deux nuits que j'ai passees se sont faites chez l'habitant, finalement tres sympa quand on tombe sur le bon. Un jeune couple d'abord m'a accueilli et fait gouter 2-3 specialites du coin, puis une dame vivant avec son pere, 6 chiens et 50 poules, dindes et galinacees de toutes sortes qui m'ont tenu compagnie pendant la nuit...
Je suis maintenant a Budapest pour attendre Pauline qui arrive dans moins de trois jours (en comptant en heures ;-)... Nouveau depart pour nous le 2 aout sur les routes hongroises, puis on ne sait pas encore quoi...

Quoi qu'il en soit, j'espere que ce texte n'a pas ete trop long, et je tiens a faire un petit clin d'oeil aux historiens avec qui j'ai passe une semaine de fou ici il y a 2 ou 3 ans...

Grosses baises a tous,
et a bientot pour de nouvelles aventures !

Adri

7 commentaires:

D'Joyeux Wallons a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

Merci pour ce récit passionnant! Ce n'est pas trop long du tout! Bonne continuation.

Julie (de l'OPL)

Julie a dit…

je me réjouit d'avoir eu de tes nouvelles, je commencais à me tracasser. Quand tu seras avec Pauline, emmène là au therme où on avait été, juste à coté du pont qui sépare Buda et Pest. Profite bien de ton voyage avec elle. Je te fais de gros bizz. a bientôt.

ps: bloque ton 8 mai 2010.

Julie CEH

sandra a dit…

salut Adrien,

Il est loin le temps où je te racontais des histoires avant de t'endormir...
20 Ans plus tard, c'est toi qui me les racontes et c'est pationnant...
merci de nous offrir quelques morceaux de ton aventure extraordinaire... j'ai beaucoup de plaisir à lire votre périple...
j'étais persuadée que tu ferais de belles rencontres internationales... c'est émouvant et enrichissant...
J'espère que tes articulations te font moins souffrir, et que la suite te réserve encore une belle tranche de vie.
A bientôt
sandra Baby sitter fière de toi ;o)))

Thierry a dit…

Super d'avoir enfin de tes nouvelles. Je comprends mieux ton désespoir de ne pas avoir de nos nouvelles.... Ton récit est comme toujours aussi agréable et j'ai l'impression qu'au plus tu rentreras dans l'Europe véritable, moins les contacts avec les gens seront faciles. Tes photos ressemblent à s'y méprendre à celles que j'ai pu faire en Equateur (Amérique du sud) dans la Cordillère des Andes. Ces images sont splendides.
Gros bisous à toi et Pauline et bonne route à deux.
Thierry.

Unknown a dit…

Ahhhh Budapest :) Tu nous raconteras si tu as pu retrouver notre bon vieil hotel, le café où on a appris à la serveuse à faire des p'tits Grégory, le bar à putes duquel on a volé l'affiche, le burger king de la grande rue, etc :)

Sinon, dommage pour les quelques mésaventures que tu vis, j'espère que les bons côtés l'emportent sur ces moins bons :)

Courage et bonne continuation.

Gaël CEH

Tintin a dit…

yo Adri!! tracasse pas trop long du tout ton récit! Profite bien de cette fin de périple et bon courage!! A bientôt