lundi 18 mai 2009

Nǐhǎo !

Bien le bonjour à tout le monde,

Nous vous écrivons rapidement quelques nouvelles de Kashgar avant de reprendre la route en direction du montagneux et apparemment magnifique Kirghizistan.
Nous en avons encore pris plein la vue depuis les dernières nouvelles, les kilomètres que nous avons parcourus depuis Tashkurgan furent splendides et la découverte de Kashgar fut étonnante.
Mais commençons par le commencement : François croyait être remis de sa maladie et de son expérience courte mais intense de vivre dans la peau d’un poulet soupçonné de dioxine par un régime dictatorial (finalement, ce ne fut pas si terrible que ça, c’est même drôle quand on y repense).

Nous avons donc quitté la ville de Tashkurgan le 11 mai en début d’après-midi sous un climat peu clément (nuage, vent, voire petite neige de temps en temps), ce climat ne nous a pas permis de bien profiter du décor dont nous ne voyions pas grand chose, et nous n’avons pas pu rouler énormément (François s’est rendu compte que son ami le virus jouait les prolongations). Nous avons donc planté la tente assez rapidement dans le lit d'un fleuve asséché, et nous nous sommes mis à l’aise avant de recevoir, à la tombée de la nuit, la visite sympathique de militaires chinois nous demandant gentiment de déguerpir... Apres moult tergiversations jouant simultanément sur le registre de la sympathie (une clope? un biscuit?), sur celui de la pitié (« je souis malatte, je pô pas bouger ») et de la logique (il fait nuit, où peut-on dormir d'autre ?), ils nous ont finalement laissé pour la nuit, n'ayant pas vraiment de solution alternative à nous proposer. Ce fut une très bonne nouvelle pour le court terme (nous pouvions rester la!) et pour le long terme : il est possible de négocier avec la main de fer chinoise!

Après la nuit la plus froide que nous ayons eue depuis notre entrainement en Wallonie, nous sommes contents de découvrir un ciel dégagé et ensoleillé bien que venteux. Nous passerons la matinée à faire de la grimpette pour atteindre un col culminant à un peu plus de 4000 mètres... Celui-ci nous récompense par une belle vue sur la vallée que nous nous apprêtons à descendre. La plus belle récompense fut en fait que nous ne ferons plus que descendre jusque Kashgar tout en pouvant profiter des paysages magnifiques environnants. La suite de la journée fut un véritable petit lait : vallées verdoyantes ou broutent yaks et moutons (voire marmottes... mais les marmottes broutent-elles?), vent dans le dos, montagnes magnifiques surplombées par le mont Muztagata atteignant quasi les 8000 mètres. Nous longerons le joli lac Karakul avant de planter la tente en bord de route, il fait encore fort froid mais c’est déjà plus supportable et nous passons une nuit agréable.

Le jour suivant, nous descendrons quasi 2000 mètres d’altitude, nous faisant passer de la moufle et du bonnet à la sandalette et au T-shirt. Cette même journée, nous quittons la fameuse chaîne de montagne Karakoram que nous étions occupés à traverser et à visiter depuis près d'un mois, un brin de nostalgie nous surprend en pensant à toutes les merveilleuses montagnes que nous laissons derrière nous, mais il est vite réconforté par la pensée de cent mille autres merveilles qu'il nous reste à voir d'ici notre retour. Nous sentons vraiment la transition entre la haute et la basse montagne (où les collines prennent des couleurs surprenantes allant jusqu’au rouge), puis entre la basse montagne et la vallée. De cette immense vallée plate aux portes du désert de Taklamankan (littéralement "désert d'où on ne revient jamais"), nous pouvons apercevoir au loin la chaîne Karakoram dont nous sortons, mais également les Pamirs du Tadjikistan et les montagnes kirghizes que nous nous apprêtons à dévorer. Après une dernière nuit de bivouac, nous faisons les derniers kilomètres nous séparant de la ville de Kashgar.

Il est très difficile de décrire la ville de Kashgar tant elle a de multiples visages : c’est un carrefour commercial important d'Asie centrale depuis plusieurs centaines d'années, un curieux mélange de tous les peuples d’Asie. Kashgar est l'une des plus grosses villes de la province de Xinjiang, une des plus grandes provinces de Chine mais qui est très peu peuplée. Y vivent les Uyghurs, peuple musulman beaucoup plus proche des Tadjiks et Kirghizes que des Chinois Hans (chinois majoritaires tels que tout le monde se les représente). Cette province est proclamée 'autonome', pour bien montrer comme ce peuple a son destin entre ses mains... comme les tibétains en gros : ils sont LIBERÉS (de toute émancipation)... Ils ont voulu leur indépendance à un moment, mais on ne se sépare pas de la Chine comme on se sépare de la Wallonie (ah bon? ils n'ont pas encore réussi non plus ?).
Revenons-en a Kashgar : nous sommes frappés en arrivant par le niveau de développement de cette ville qui est composée d immenses avenues brillant de mille lumières commerçantes. On y trouve de tout. Nous n'avions plus vu un tel temple de la consommation depuis la Belgique. A côté de ces grandes avenues se trouvent des quartiers qui ont résisté au temps et au changement : les petites échoppes, les marchands ambulants et les odeurs de mouton sur le barbecue reprennent alors leurs droits pour notre plus grand plaisir. Sans aller beaucoup plus loin, voici ce que nous ressentons de Kashgar : un curieux mélange de modernité et d'authenticité, une curieuse mixture de cultures et de traits venant de Chine, d Asie centrale voire de Perse. Cette ville fut donc vraiment une découverte surprenante et vraiment différente de tout ce que nous avions pu voir jusque la.

Cette ville fut également l’occasion de manger un maximum, les petits restaurants foisonnant et ayant du poids à reprendre (nous avons presque atteint la modique perte de trente kilos à nous trois). Ce fut également le temps de la rencontre d’un sympathique couple : Chris (suisse) et Rita (suisso-suédo-irannienne) qui viennent de Suisse à vélo et qui ont emprunté beaucoup de routes que nous allons parcourir par la suite. Une rencontre bien sympathique et enrichissante. L’auberge super chouette où nous nous trouvons (Maitan International Youth Hostel : si vous faites un tour dans ce coin, venez ici, c’est vraiment bien et l'ambiance est super sympa) nous a également permis de rencontrer Jason, un sino-canadien de 41 ans à la retraite... Après avoir bossé comme un fou dans des grosses boîtes à des postes haut placé, tout ce qu’il veut bien encore faire, c’est tondre les gazons et profiter de la vie. Ce dernier nous a initie à la fête version chinoise, sujet sur lequel nous ne nous sommes évidemment pas fait prier. Alors que nous croyions aller boire un verre, il nous a ramenés dans une boite de nuit chinoise. Ce fut une expérience amusante et intéressante et Gaël s’est vu pousser des ailes sur le podium de la piste de danse. Pour notre dernier soir, il nous a préparé une petite 'Kung Fu bibitive private party' dont nous vous épargnons les détails qui ont fait mal aux cheveux et qui font que nous ne sommes pas encore partis a l’heure qu’il est. Juste un petit détail quand même : notre ami Jason s'est avéré être un pro du Kung Fu : nous ne le prenions pas vraiment au sérieux jusqu'à ce qu’il frappe de la paume de la main le goulot de la bouteille et que par ce seul fait le cul de la bouteille se désintègre... Le résultat : de la bière partout et trois belges sur le c… qui ont du mal a se remettre de ce qu’ils viennent de voir.
Voila pour les nouvelles, la suite viendra probablement du Kirghizistan.

Bien à vous, les 3 pèlerins sur roulettes.

P.S. : Désolés, on a encore des problèmes pour mettre des nouvelles photos sur le blog (l'accès au blog nous est "étrangement" refusé depuis 3 jours). Par contre, on a remis des photos en plus et des légendes sur les photos du Pakistan pour votre plus grand plaisir !

7 commentaires:

Marie a dit…

Bonjour à vous trois!
Ici, Marie, en direct de l'appartement que je partage avec Pauline. Je suis votre parcours de près, vous avez l'air de passer un super séjour riche en émotions! Ca fait rêver (un peu moins pour la partie vélo, je vous admire ;)
En tout cas, message pour Adri : merci pour les galettes indiennes!! Pauline est devenue une vrai pro de la cuisine, j'y perçois ton influence!
En gros, vive les chapatis!

Bonne fin de voyage! Profitez bien

Marie (la colloc de Pauline, à Nantes)

Unknown a dit…

Rahhhh, malgré vos petites mésavetures, votre récit donne vraiment envie d'être avec vous, malgré les efforts physique qui doivent être conséquent de rouler à vélo pendant tout ce temps.

Je vous envie :)

Gaël CEH

babou a dit…

MERCI pour la carte !! ça fait plaisiir !
bizzz à bientot, vous commencez à sérieusement manquer ici !

FOURNEAU PLX a dit…

hé Adri, les grands-paps, les voisins et Bab's ont reçu une carte et nous, seulement tes factures d'hôpital !!! on est jaloux !!!

m'man

Emi a dit…

Ma mère n'a pas pu tenir sa langue ...
Merci les gars pour la carte !!! Elle me l'a lue au téléphone. Oui oui... j'ai versé ma petite larme!

Je ne sais pas s'il y a un délégué "récit" ou si vous vous y mettez à 3 pour écrire vos aventures, mais s'il y a un délégué, il devrait vraiment songer à écrire en rentrant!

Gros bisous!!
Massi roussette d'Equateur ;)

Juliano a dit…

Salut les gars!

Un petit bonjour en passant. Que j'aime vous lire, ça donne vraiment envie de découvrir tout ces endroits magnifiques que vous visitez. Ca me rappelle le bon vieux temps où je venais vous ravitailler lorsque vous partiez pendant 3 jours en hike. Là, vous en faites encore un en puissance 1000 et malheureusement pour moi je ne sais pas venir vérifier ce que vous avez cacher dans votre sac à dos... Continuez comme ça, profitez en un max. Je pense souvent à vous. Juliano

Unknown a dit…

Hello les petits amis,
Je pensais à vous et l'ami Steve m'a donné l'adresse de votre blog !
Tout à l'air de bien se passer pour vous, continuez bien comme ca les aventuriers ! Profitez en bien! A bientot!
Rej festivalier ardennais