lundi 25 mai 2009

Nos dernières péripéties dans les steppes kirghizes‏

Nous quittons Kashgar, ses énormes avenues, ses barbecues enfumant des rues entières, ses vieux quartiers de terre où la vie transpire de partout, ses Tchi-tan-Mia (Noodles-légumes-œufs que nous avons dévorés à tour-de-bras), et le spitant couple Suisse, pour nous rendre au Kirghizistan. Après une portion d’autoroute, nous bifurquons dans la verdoyante campagne uygur que nous quitterons rapidement pour une vallée aride et monotone. Ces 100 premiers kilomètres en direction d'Irkestham (poste frontière) peuvent se résumer à un bras de fer pour le moins inéquitable face au vent. Celui-ci se fracasse violement contre nous et rend notre progression difficile. Histoire d'en garder sous la pédale, nous tentons plusieurs fois d'attraper l'arrière des camions qui nous dépassent à vitesse modérée. Heureusement, nous profitons de quelques descentes pour admirer le décor qui s'est diversifié.Nous croisons peu de monde sur la route et le contact avec les Chinois, qui ne pratiquent apparemment pas la langue des signes ni les mimes, reste difficile. Quand, par exemple, nous demandons de l'eau, à l'aide d'un dessin, on nous propose un kebab ou même une pompe à vélo...Quand nous voulons connaitre le prix des œufs, on nous donne un sachet, etc.Nous débarquons jeudi midi au Kirghizistan après une tarte à la viande, 12 contrôles de passeport et deux prises de températures. Sait-on jamais que nous ayons croisé un porc mexicain entretemps.

Une fois encore la frontière est synonyme de changement radical : la montagne devient dodue et herbeuse ; les enfants, tout sourire, dévalent de partout pour nous lancer un "Hello Bye-bye" ou pour nous taper dans les mains ; les animaux nous entourent de tous côtés et les chauffeurs allument leurs freins pour nous proposer un tchae, un lift ou même de l’aide...Quel plaisir !Apres Irkestam, village dévasté il y a quelques années par un tremblement de terre obligeant les habitants à vivre dans des containers oranges, la route se transforme en piste. Trouver une trajectoire où les roues ne ricochent pas sans arrêt sur la caillasse est parfois aussi simple que lire le mandarin. Après une dizaine de kilomètres, un vent dévastateur nous force à planter la tente en contrebas de la piste. Une fois confortablement installés, nous sommes surpris par des bruits de machines et des éboulements de pierres. Nous nous trouvons juste en dessous d'une portion en chantier et nous devons, bien malgré nous, déplacer le bivouac... A 10h du soir, après 90km et par moins de 0 degré, ça fait toujours plaisir...

Nous passons la majeure partie de la journée suivante à traverser un plateau longeant les Pamir (chaine de montagne formant la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan). C'est tout simplement splendide. Outre des troupeaux en tous genres, nous ne croisons que trois maisons sur toute notre journée. Nous sommes d'ailleurs conviés dans l’une d’entre elles pour boire le thé. Il ne nous aura fallu que peu de temps pour constater que l’hospitalité Kirghize à bel et bien raison d'être légendaire. Nous clôturons notre escapade du jour par un poulet-ketchup dans un resto où nous passons également la nuit.Les kilomètres qui suivent nous mènent a 3600m d'altitude avant de redescendre 2000m de dénivelé pendant le reste de la journée. Le fantastique paysage se décline sous toutes les couleurs, sous toutes les formes.

Nous traversons de chaleureux villages où les enfants nous saluent de tous côtés. Nous les remercions à coups de sonnettes ou de trompette (chinese quality). Pour clôturer ces superbes dernières heures, nous demandons timidement la permission pour planter nos tentes à proximité d'une yourte. Nous serons accueillis à bras ouverts pour boire le thé et déguster toutes sortes de dérivés laitiers typiquement kirghizes. Cela fait chaud au cœur de partager ce moment avec cette famille. Pour les remercier nous jouons avec les enfants et nous nous obstinons à remettre en état leur vélo. Cependant nous serons d'une efficacité toute relative face aux 17 crevaisons et au pneu en lambeaux.

Le lendemain nous quittons nos hôtes sous une drache bien de chez nous. Bien échauffés, nous dévorons une côte de 20km (800m de dénivelé, nous en descendrons plus du double pendant le reste de la journée). Ce n’est pas l'ascension du Khunjerab pass, mais ça reste néanmoins un apéro croustillant qui laisse nos mollets contemplatifs une fois le sommet atteint en moins de deux heures. De là, nous nous lançons à la recherche du trésor caché par les 3 bruxellois de MSF World bike Tour. Les gars d'MSF sont-ils des acharnés de la cachette? Le terrier a-t-il été rebouché? Avons-nous été devancés? Ou avions-nous secrètement trop envie de garder notre trésor? Toujours est-il que nous revenons bredouilles de nos recherches dans ce décor somptueux et reprenons notre chevauchée en direction d'Osh. Un orage nous y accueille de toutes ses forces. C'était devenu tellement rare que ça fait plaisir.

Nous enchainons sur un restaurant, où nous dévorons des pâtes et une série de salades. Ca fait mal au portefeuille, c'est plus la Chine où nous mangions pour 1 euro, mais nous avons des kilos à reprendre!

En conclusion, ces 6 derniers jours à travers la chaine de montagnes du Tian-Shan (540km tout de même) ont été fabuleux et nous nous réjouissons de découvrir le reste du pays.
L'itinéraire exact n'est pas encore connu (routes enneigées, visa turkmène, etc.) mais nous serons sans doute bientôt de passage a Bichkek et au lac Ysyk-kul…

En vrac: Kasghar - Irkestham - Sary-Tash - Osh (de la Chine au Kirgizistan)


Pas loin apres Kashgar, nous arrivons dans des montagnes assez desertiques, ici commence pour nous la traversee du Tian Shan





Sur la photo on ne voit evidemment pas ce p... de vent de face


Bien que denue de quasi toute presence de vie, ces montagnes etaient quand meme tres impressionnantes


Let s bivouac au grand air. A noter ce soir la : la visite d un sympathique troupeau de chameaux bien poilus


Les pics deviennent plus aceres, le temps devient plus frais : le Kirgizistan n est plus tres loin


La "grinch position"


Ca y est, nous sommes au Kirgizistan! Les villages que nous y croisons au debut sont carrement en ruine et la pauvrete saute aux yeux compare a la chine, un tremblement de terre a fait pas mal de degats dans ce coin la (tout pres d Irkeshtam), les autres coins sont en fait beaucoup moins degrades


La route Irkeshtam - Sary Tash : une bonne vieille "route" comme on n en fait plus! Et c est tant mieux!


Les paysages sur cette route furent cependant plus qu epoustouflants, nous faisant oublier les secousses continues


La route longe les Pamirs (montagnes sur la gauche), ces montagnes immenses et toute de blanche vetue forment la frontiere entre le Kirgizistan et le Tajikistan


Ptite pause bizkit au summit





Vaste plaine a plus de 4000 metres





Premiere pause tchae au Kirghizistan








Cheval!! Ou sont passes Coboy et Indien?





Derniere vue sur les Pamirs tadjiks depuis Sary Tash


Mignons petits lacets


A la recherche de l eau, tous les stratagemes sont bons


Un petit coin de paradis, contre un coin de parapluie




















Dans la yourte a cote de laquelle nous avons plante la tente. Famille tres accueillante et moment super chouette