jeudi 17 septembre 2009

De la croatie a la Germanie

La semaine de vacances passee sur les iles croates, durant laquelle nous avions a peine touche au velo, nous coupa les jambes.C´est donc sans grande motivation que nous nous appretions a entamer les derniers milliers de kilometres de notre periple.
Le moral balancant entre l'envie de revoir les proches et le sentiment d'une fin de voyage prematuree.

Pour ne pas nous imposer un rythme d'enfer pendant ces derniers jours, nous montons une derniere fois a bord d'un bus pour plus ou moins 400km (Split-Rijeka).
Du point de vue velocipedique, et malgre des paysages magnifiques, nous retiendrons surtout des cotes croates ses routes surchargees et l'antipathie de ses habitants. Meme si nous nous abstenons de faire une generalite, nous n'avions jamais ete confronte a un accueil aussi froid.

Les visages souriant, la vegetation verdoyante, qui n'est pas sans rappeler notre bonne vieille wallonie, et le calme que nous retrouvons en Slovenie nous fais donc grandement plaisir.

Le soir venu, nous nous ravitaillons en eau dans un bar. La sympathie de la serveuse nous pousse a commander une biere. Rapidement, nous sommes rejoints par 4 cyclistes londoniens partis de Budapest, ou ils assisterent auTziget festival, pour rejoindre d'ici deux mois Athenes.
Au file des discussions, Severina, la serveuse, nous propose de rester loger chez elle et nous presente quelques figures amblematiques du village :
Un vieux hippies qui se prend pour son garde du corps et qui la suit partout.
Un sexagenaire persuade d'etre originaire de Venus.
Un ancien ingenieur mathematicien qui, depuis quelques annees, passent sont temps a sillonner les alentours en collectant un maximum de carton...
Severina aussi est un phenomene a part entiere. Elle revendique un lien de parente avec les aliens, aborde un tatouage de l'epaule a la cheville, etc. Nous n'en avons pas fini avec nos rencontres surprenantes et c'est tant mieux. A noter que tous les slovenes habitant la region frontaliere s'expriment parfaitement en Italien et trouvent ca logique vu la proximite des deux pays...

Bref, nous passons une soiree haute en couleur et repartons le lendemain matin, le moral gonfle a bloc, vers l'Italie.

Nous debarquons dans les plaines surexploitees de l'Italie du Nord par la ville de Gorizia (moitie slovene - moitie italienne).
Entre les industries et les plantations en tout genre, ils ne restent pas un espace libre.
Nous sommes donc oblige de "forcer" l'hospitalite des gens pour planter la tente dans leur jardin.
Nos hotes, un couple de boulanger, semblent au premier abord un peu hesitant. Pour la premiere fois, nous sommes confrontes a un discours securitaire typique de l'occident. Mais, par la suite, ils se revelent tres charmant. Un cafe, une tarte et des sandwich pour le midi nous attendent d'ailleurs a notre reveil.

Vient alors le dernier obstacle naturel nous separant de la Belgique : les dolomites et les Alpes.
Les deniveles s'enchainent et les pass s'accumulent. Les paysages sont splendides mais a l'inverse des regions montagneuses precedemment traversees, nous ressentons un enorme decallage entre nous et le mode de vie locale.Ici c'est plutot grosses cylindrees (innombrable dans la region), coupe cabriolet et hotel de luxe.
Neanmoins, bien que moins frequente, la chaleur humaine nous surprend encore.
Saisis par la fermeture dominicale des supermarches et des boulangeries, nous nous offrons le luxe d'un spaget-bolo au resto. Quand nous demandons la note, le serveur nous annonce que tout a deja ete regle par le couple d'autrichien assis quelques tables plus loin.
Deux jours plus tard, c'est un couple de retraite campinois qui nous offre la chambre d'hotel alors que nous nous remettions peniblement d'un passage de pass sous la neige.

L'arrive en Autriche se fait par le pass del Rombo (2509m). Un veritable mur : 50km d'ascension (17 lacets) pour 2200m de deniveles dont 900m dans les 9 derniers kilometres.
La frontiere franchie, nous nous trouvons confrontes a tous les stereotypes du pays : les montagnes, les nuages, la pluie et au pied du col, nous atterissons dans une fete de village ou la biere coule au rythme des musiques traditionnelles au son de laquelle danse les tiroliens.
Comme la pluie gagne en intensite au milieu de notre souper, nous sonnons aux portes a la recherche d'un abri. L'hospitalite d'une monitrice de ski, nous permettra de dormir au sec sur des ballots de paille.

Le lendemain, le climat reste maussade. Nous passons donc l'apres midi sous la pluie et la neige fondante alors que nous gravissons notre sizieme pass en 5 jours.
La descente fut elle aussi des plus "savoureuse" : les mains geles par le froid et la pluie et les freins d'une efficacite toute relative. C'est donc frigorifie que nous debarquons dans une auberge pour avaler une soupe bien chaude. Inutile de dire que la proposition, faite par deux de nos voisins flamands, d'y rester loger fut acceptee avec la plus grande joie.

Le dernier jour dans les alpes se deroule fort heureusement sous le soleil. Nous decouvrons enfin le charmant paysage montagnard qui nous entoure. Place ensuite aux collines allemandes que nous sillonons actuellement par des routes de campagnes ou des pistes cyclables (grande premiere depuis notre depart).
Dans ce pays frontalier au notre, l'exotisme est quasi inexistant et tout nous rappelle que c'est bientot la fin.
Du point de vue climatique aussi la Belgique se fait de plus en plus sentir. Nous degustons donc de la grisaille, de la bruine et des averses qui nous bloquent au fond de nos tentes ou nous trempent le reste de la journee.

1 commentaire:

Christian a dit…

Alors que votre voyage touche à sa fin, un petit mot pour vous remercier de tous ces longs compte rendus. Chaque lecture était un dépaysement, chaque photos était une évasion.

Pour moi qui suis resté en Belgique, ça m'a fait des vacances. Merci !