Les derniers kilomètres Géorgiens

Tbilissi est encaissée au fond d'une vallée. François et moi avons donc quitté la ville et sa banlieue HLM par deux heures d'ascension.
Malheureusement Adrien fut contraint de prolonger son séjour à la guest-house pour soigner une douleur au genou gauche et à la cheville droite. Il se rendra donc à Istanbul, où il reprendra son vélo, en train et en bus.

De notre coté nous retrouvons avec plaisir la montagne (notre terrain de prédilection) et la campagne géorgienne. Au sommet d'une côte, qui se compte ici en dizaine de kilomètres, nous sommes invités par une tablée de géorgiens. Ceux-ci ont organisé un barbecue en mémoire du père de l'un d'entre eux parti dix ans plutôt. Néanmoins l’ambiance est festive et tous les prétextes sont bons pour affonner un verre. Heureusement le vin est délicieux et léger. Nous buvons à la santé de nos mères, de nos pères, etc.
Ils finissement tout de même par accepter de boire un dernier verre pour notre départ.
Nous dormirons à la belle étoile au bas de la descente suivante.
Pas le courage d’aller plus loin.

Le lendemain, le relief n'a pas changé et la vue couvre toujours toute la vallée verdoyante.
Une fois au sommet de la montée qui nous avait refroidi la veille, nous sommes surpris par la pluie. Nous troquons donc notre collection printemps-été contre nos habits de pluie.
La piste devient glissante et le vélo se couvre par endroit de plus de 10cm de boue. Comme lors d’une randonnée vtt wallonne de fin février...
Ca n’avance pas, 9km/h pendant plus de 8h. Fin de journée, nous sommes finalement récompensés. Nous franchissons le pass à plus de 2000m et longeons le lac Paravani. Nous plantons le camp pas très loin après avoir été stoppé par un bris de chaine (et de un)

Après le traditionnel déjeuner, nan au choco + thé, nous prenons deux heures à nettoyer nos vélos. Le reste de la journée ne sera que descente.
La piste, heureusement sèche, sillonne à travers champs en longeant un cours d’eau.
Début, d’après-midi nous gagnons la vallée. La beauté de celle-ci est aussi impressionnante qu’inattendue. Elle a sans aucun doute sa place parmi les 10 plus beaux endroits traversés.
Un tel décor doit être source de contes et légendes plus fantastiques les unes que les autres!
Le soir tombe et trois nouveaux bris de chaine (et de 4 pour François) nous traversons un pont (4 câbles d’acier et 10 planches de bois) pour faire notre nid.

Viennent alors les derniers kilomètres ensembles. François part vers le nord (Trabzon) et je pars vers le sud ( Van). Derniers au revoir avant de se retrouver tout seul. Un dernier coup d’œil en arrière et c’est parti pour la route en solitaire.
Une expérience à coup sûr bien différente.